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Alors on déambule au long du Rio Grande, l'idée étant celle du travelling où c'est le spectateur qui dirige. On croise le mur de Trump, un cavalier qui passe à gué, un bac pour trois voitures. Mutisme de l'artiste. Je cherche le reflet du hublot, le recul, le «je »de l'artiste. Est-elle encore là? Mais où ?Je sors de là circonspect. Un bon film hollywoodien me remettra d'aplomb. Armageddon Time, de James Gray, par exemple; un début, une fin, un bon gros message et le vieil Anthony Hopkins, le détraqué du Silence des agneaux devenu le pasteur des brebis égarées.
Sauf qu'en chemin, traversant el jardin du Palais-Royal, je tombe sur l'accrochage en cours de la galerie Devals (37, Galerie de Montpensier). Les œuvres sont encore au sol. Alexandre Devals, le maître du château, me fait entrer. « Mais c'est quoi, ce truc? ,» je fais, devant une pièce en métal, sorte d'équerre à trois branches. «C'est Le Bouche-trou, une œuvre de François Morellet... » Je n'ai plus le temps, le film va commencer, j'en parlerai en détail la semaine prochaine, ça vaut le coup, car c'est magnifique. C'est tout ce qui m'a manqué dans l'expo de Zoe Leonard : un peu d'humour.